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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/920

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Au lendemain de la période la plus atrocement sanglante de l’histoire, vous êtes appelés à renouveler tout le personnel politique. Il y a huit ans environ, vous avez pu pour la dernière fois, désigner vos représentants dans les assemblées législatives. Vous allez, dans des conditions absolument nouvelles, nommer


Le dimanche 16 novembre 1919, vos représentants à la Chambre des Députés.

Le monde a changé de face. A vrai dire, le bouleversement qui a été la conséquence fatale de la guerre, fait encore sentir ses effets. Mais pour nous Alsaciens et Lorrains, les horreurs des dernières années ont eu au moins un résultat définitif : nos départements ont été de nouveau réunis à la France.

Par le retour de l’Alsace et de la Lorraine à la France, la violence de 1871 est effacée. Contre cette violence, dès cette époque, la démo- cratie socialiste du monde entier joignit sa protestation à celle du peuple alsacien et lorrain. Aujourd’hui, en accord profond avec la population tout entière d’Alsace et de Lorraine, le parti socialiste adhère résolument et sans restrictions à notre réintégration dans l’unité française.

Les socialistes s’élèvent, par conséquent, de toutes leurs forces


Contre toute tendance neutraliste !

Le prétendu neutralisme n’est qu’une façade. Créé de toutes pièces avec l’or allemand, il ne sert que les ambitions et les convoitises allemandes.

Le peuple d’Alsace et de Lorraine est français et veut rester français !


Les radicaux ont mis une certaine coquetterie à ne pas user de la formule nationale. « Nous sommes Français, disaient-ils, à quoi bon le crier sur les toits ? » J’extrais de leur programme les passages suivants :


La France est une et indivisible. Nous en faisons partie. Nous sommes un morceau de sa chair.

Nous devons arriver à une fusion législative et administrative avec notre patrie.

Pour cela nous estimons surtout en matière ouvrière et sociale que les lois actuelles paraissant utiles à conserver ou à développer devront être appliquées avec le temps à la France entière et non à la seule Alsace.

Un groupe ne saurait accaparer l’idée nationale, qui appartient à