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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/921

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tous. Nous aussi, nous sommes nationaux. L’amour de la France n’est pas un monopole.


Les radicaux ajoutent : « Nous sommes avant tout Français et seulement après Alsaciens ! »

Quant aux candidats du Bloc National, voici ce qu’ils disent :


ÉLECTEURS !

Le 16 novembre, le suffrage universel vous appellera au scrutin, — la première fois depuis quarante-huit ans, — pour élire vos représentants à la Chambre française.

Il faut que cette démonstration électorale soit un écho retentissant de celle qu’ont faite vos pères en 1871.

En face de l’Europe et du monde, il faut que vous répétiez la protestation qu’ils ont élevée en 1871 et en 1874 contre l’annexion violente de l’Alsace et de la Lorraine à l’Allemagne ; que vous renouveliez solennellement l’expression de votre volonté ferme et inébranlable d’être et de rester Français.

Les élections doivent aussi être un hommage de reconnaissance à la France pour les immenses sacrifices qu’elle a consentis comme rançon de notre libération, un hommage de reconnaissance aux 1 300 000 morts qui ont scellé de leur sang notre retour à la Patrie.

C’est pour qu’il n’y ait aucune voix discordante à côté de ce cri d’amour et de dévouement que les partis soussignés ont cru devoir maintenir, pendant cette lutte électorale, l’union sacrée qui a fait la force de la France et lui a permis de remporter la victoire.


Peut-on mieux parler de la France ? On songe à ce que M. Georges Clemenceau disait l’autre jour au maire de Strasbourg : « Il faut venir en Alsace pour entendre ainsi parler de la France. » Et peut-être sont-ce là les « indications intéressantes » auxquelles les journalistes d’outre-Rhin ne s’attendaient probablement pas !

On est en droit de le dire : même dans le cas où nous n’aurions eu qu’une liste commune, le programme n’aurait pu être plus net au point de vue national. D’ailleurs, il ne faut nullement s’émouvoir de ce que les électeurs alsaciens se soient trouvés en présence de plusieurs listes. Cela prouve tout au plus que chaque parti a, pour ainsi dire, gardé sa liberté d’action et que l’électeur n’a subi nulle contrainte. L’essentiel est que tous, sans distinction, aient affirmé leur volonté française. On évoque souvent les élections historiques de