Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le Krombeck, par l’opiniâtre résistance dont je parlais tout à l’heure. Le groupe belge du Sud enlevait Winkelhoek, Lendelede, atteignait la lisière Ouest de Capelle-Sainte-Catherine et bordait la route Courtrai-Ingelminster, pendant que, plus au Sud, la 2e armée britannique (Plumer), pénétrant dans Comines et Werwicq, abordait Menin, occupait Gemeenhof, se reliant aux Belges à Capelle-Sainte-Catherine, puis achevait d’enlever Menin, emportait Schoen-Walter, Heule, Ingelminster et franchissait la Lys à Courtrai.

Ces deux jours de bataille coûtaient à l’ennemi, avec de fortes positions, 12 000 prisonniers et 120 canons.

L’ardeur des combattants était extrême ; encore que le vent soufflât en tempête et que la pluie tombât bientôt à torrents, les troupes Franco-anglo-belges se relançaient, le 16, à l’assaut. Le front s’était singulièrement étendu : on attaquait, ce matin-là, sur 50 kilomètres, de l’est de Ramscapelle, en direction de l’Yser, à la région de Menin. Partout l’ennemi fut refoulé à une profondeur de plus de 6 kilomètres. On enlevait, entre autres localités, Thourout, Lichterwelde et Ardoye. Les Belges, à gauche, — revanche qu’ils attendaient depuis octobre 1914, — franchissaient l’Yser en aval de Dixmude jusqu’à Shoorbeack. Cependant, à droite, la 2e armée britannique atteignait la Lys au nord-est de Courtrai et poussait dans cette ville ses patrouilles. Elle enlevait Halluin et progressait au sud de Comines, menaçant ainsi Lille qui allait tomber.

Dès la veille, cette bataille était en effet en passe d’obtenir un des résultats qu’avant tout Foch en avait attendu. Les Allemands commençaient le repli espéré à l’ouest de Lille et tout faisait prévoir, avant peu d’heures, l’abandon forcé de la grande cité. Se retirant le 15, sur la ligne Ennetières-Englos-rive Ouest du canal de Douai entre Haubourdin et Lenighien, ils étaient pressés par la 5e armée britannique (Birdwood) qui, derrière eux, franchissait le canal de la Haute-Deule à Pont-à-Vendin et occupait le front Bauvin-Ouest de Carvin-Estevelles, puis le 16, le repli continuant, la ligne Herrin-Carvin-Oignies. On était aux portes de Lille.

Degoutte poussait, cependant, les armées des Flandres si vivement, que les Allemands, le 17, cédaient sur toute la ligne et battaient en retraite sur une profondeur considérable. Ce repli était prévu dès le 6 : ordre avait été donné aux Britanniques