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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/99

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l’Allemand, atteignait le front Est de Beer, de Schuyffers, de Capelle, de Thielt et de Marialop ; les Belges du Sud franchissaient le Hertzberghebeck sur des passerelles de fortune, tandis que les Anglais attaquant au Sud de Courtrai, déterminaient, pour le 20, un nouveau repli.

Le 20, en effet, tandis que les soldats d’Albert Ier atteignaient, sur une largeur de 20 kilomètres, de la mer au Sud de Eede, la frontière de Hollande, tout le groupe des armées des Flandres se portait en avant. L’armée belge ayant enlevé Keynelaere, Aeltre, Bellem et Ursel, venait s’aligner le long du canal de Deynze. L’armée française, ayant, dès le matin, bordé la Lys entre Oyghem et Grammène, se liait aux Belges sur le canal de Deynze, entre Moelle et Peteghem et franchissait la Lys en plusieurs points. La 2e armée britannique, enfin, ayant, en dépit d’une assez vive résistance d’artillerie et de mitrailleuses, traversé de son côté la Lys pendant la nuit du 19 au 20, arrivait à proximité du chemin de fer de Courtrai ; le repli allemand, que décidément rien ne semblait plus devoir arrêter, s’étendait, à droite de Rolleghem à Dottine, à Templeuve, aux abords Ouest de Tournai, bien au delà d’Orchies, de Marchiennes, et, au Sud, jusqu’à la région de Denain, à son tour délivré.

L’étendue et la profondeur de ce repli, qui vraiment ressemblait à un écroulement, dépassaient, le 20, toutes les espérances que Foch avait fondées sur la reprise de l’offensive en Flandre pour assurer la chute de la région de Lille. Cette offensive même venait de nettoyer en quelques jours une province belge entière. Et maintenant, après Ostende et Zeebrugge, après Roulers et Thourout, Gand était directement menacé. Si, le 20 au soir, l’action semblait se ralentir, elle ne pouvait être interrompue. Dès le 19, Foch prescrivait à Degoutte de la pousser avec la plus grande vigueur et on sait que l’entreprenant major-général des armées des Flandres était homme à l’entendre »


LA BATAILLE DE LA SELLE
17-25 OCTOBRE

Tandis qu’au Nord de l’immense champ de bataille se déroulaient des événements si favorables, les soldats de Haig faisaient, eux aussi, de magnifique besogne.