Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1898.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
34
REVUE PÉDAGOGIQUE

Nous traiterions, par exemple, les questions suivantes, qui appartiennent à l’agriculture proprement dite : les assolements, les façons culturales, le froment, la prairie, le bétail de la ferme (bétail de travail et d’élevage ; chevaux, bœufs et vaches ou moutons, suivant les pays), la vigne (ou, suivant les régions, la betterave, les pommiers et le cidre, le jardin potager, etc.). Cette partie du programme serait variable suivant les régions.

Pour chacun de ces sujets, l’instituteur fera d’abord avec ses élèves une promenade agricole, ainsi que le prescrivent fort judicieusement les instructions du 4 janvier 1897, promenade accompagnée d’explications nombreuses. De retour à l’école, le maître résumera nettement la pratique suivie par les bons cultivateurs de la région ; il établira les relations qui existent entre la routine du paysan et les indications de la science ; il indiquera clairement, mais sans trop insister, les progrès qu’il serait désirable de réaliser pour remédier au principal défaut de la méthode agricole locale (s’il existe dans la routine locale un défaut bien démontré).

Voilà notre cours terminé en moins de trente leçons. L’écolier qui les aura apprises ne sera certes pas un savant, ni même un agriculteur ordinaire, mais il sera à même de recevoir avec un égal profit l’enseignement agricole imprimé dans les livres et les indications que la nature donne elle-même.

Les élèves de nos écoles rurales, qui auront été soumis à ce système d’instruction et d’éducation pendant les années du cours moyen et du cours supérieur, non seulement auront acquis les quelques notions fondamentales qui sont nécessaires à la compréhension juste et à l’exécution rationnelle de la pratique agricole, ils posséderont surtout une inclination naturelle à raisonner sur les travaux quotidiens de leurs parents avec le désir d’y collaborer et de les mieux exécuter.

Faire comprendre et faire aimer l’agriculture, tel est le but que doit se proposer l’instituteur en donnant l’enseignement agricole.

A. Aignan,
Inspecteur d’académie.