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Page:Rocco - Alcibiade enfant à l’école, 1866.djvu/135

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ALCIBIADE


tuné. Mais ranimé soudain, il tombe aux genoux de l’enfant ; sa langue muette d’émotion collée pour ainsi dire à sa bouche, donne à son idole le premier tribut : avide, errante, elle se fraie un chemin dans ce lieu désiré : furieuse, elle s’y plonge, et, plus avide que l’enfant qui se colle au sein de sa nourrice, elle lèche, elle suce, elle boit, elle engloutit cette délicieuse liqueur d’ambroisie. Bientôt, débordant d’une joie immense et s’apprêtant à une plus haute entreprise, il fait éclater cette hymne d’allégresse :

„ Si les sages appellent Paradis le lieu où les âmes jouissent de la félicité céleste, tu seras le paradis d’Athènes, toi en qui les hommes vivants trouvent leur félicité. Et si l’homme est un composé plus parfait que l’âme seule, tu seras un Paradis d’autant plus glorieux que, dans le premier, les âmes seules sont heureuses, tandis qu’avec toi les corps le sont aussi.

„ Si tu es le siége de la félicité, où réside le vrai Dieu d’amour, donne le bonheur réel ; je me consacre à toi avec une entière dévotion ; et s’il y a d’autres paradis, j’en donne volontiers ma part pour jouir du tien.