Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 113 —

fonctionnaire civil et la magistrature. La troupe régulière se rit de la milice. L’état veut la suprématie sur le clergé. Les colons maugréent contre les Français de France qui, disent-ils, ont tous les honneurs. Les Français pestent contre les Canadiens. Les capitaines de milice et les officiers de justice des seigneuries veulent précéder les marguilliers[1]. Jusqu’aux bedeaux qui se querellent avec les chantres d’église.

C’était surtout dans les cérémonies religieuses, où les corps de l’état avaient le plus souvent occasion de se rencontrer, que les règles d’étiquette devaient être le plus difficilement observées. Chacun voulait avoir le premier rang.

Dans la cathédrale de Québec et à Montréal, le gouverneur général et l’intendant avaient chacun un prie-Dieu, dans le chœur. Le gouverneur se plaçait à droite, l’intendant à gauche. Le gouverneur était encensé après l’évêque et avant le chapitre. Dans les processions, il suivait immédiatement le dais, précédé de ses gardes, des sergents et des huissiers[2]. Lorsque le conseil supérieur assistait en corps à l’église,

  1. Édits et ordonnances vol. I p. 65.
  2. Un édit du roi passé en 1716 règle minutieusement tout ce cérémonial.