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même système de défense qu’avait adopté l’abbé de Fénelon, celui de récuser les juges. Ce dernier avait prétendu qu’il ne pouvait être jugé ni cité que par l’évêque. Pour M. Morel, on invoqua l’officialité. Ce qui laisse croire que ce tribunal ne fût institué qu’à la suite du procès de l’abbé Fénelon.

Le conseil, qui ne demandait pas mieux que de s’abstenir dans une question aussi délicate, fit sans doute droit sur les causes de récusation, car il n’est plus question du procès de l’abbé Morel dans les registres[1].

L’abbé de Fénelon dut passer en France[2] et reçut l’ordre de ne plus retourner au Canada. L’abbé Morel, toujours infatigable, continua ses missions au sud du fleuve Saint-Laurent. Dans le Plan général de l’estat présent des Missions du Canada, fait en l’année 1683, et qui servit de base au mémoire que Mgr de Laval présenta au roi, l’année suivante, sur la fixation d’un certain nombre de cures, il est dit que M.

  1. Les détails de ce procès sont empruntés aux Jugements et Délibérations du Conseil supérieur pour 1675. (Vol. manus. déposé au secrétariat de la province.)
  2. Il y décéda en 1679. On sait que son frère, le célèbre évêque de Cambrai, avait eu, lui aussi, l’idée de se consacrer aux missions du Canada.