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Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/53

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le printemps précédent et qui assistait à la cérémonie sans que les Iroquois s’en doutassent, ne put s’empêcher de sourire en entendant cette déclaration, et il dit à ses voisins : « Et cependant les bûchers étaient préparés et les bourreaux attendaient, si Dieu ne m’avait pas arraché de leurs mains, je serais mort cent fois : mais laissons le dire. »

C’est ainsi que se croyant en sécurité les Iroquois donnèrent juste raison de douter de leur sincérité.

Ainsi que le voulait l’étiquette de la diplomatie sauvage, les préliminaires du traité de paix arrêtés, le gouverneur fit, le lendemain, un grand festin et répondit par des présents à ceux qu’avaient offerts les Iroquois. On tira trois coups de canon pour chasser « le mauvais air de la guerre. » Le père Vimont, supérieur des Jésuites aux Trois-Rivières, donna à chacun des ambassadeurs du tabac et un beau calumet. On le remercia en disant : « Vous nous avez couverts de présents depuis les pieds jusqu’à la tête il ne nous restait plus que la bouche de libre, et vous l’avez remplie d’un beau calumet et réjouie de la faveur d’une herbe qui nous est très douce. »