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Les précieuses de Rambouillet ne parlaient pas mieux.

Après les festins et les fêtes qui sont de rigueur en ces occasions, il fallut partir pour faire ratifier le traité de paix par la nation. Le départ eut lieu le quinze de juillet. M. de Montraagny, pour aider les sauvages à reconduire leurs canots et pour témoigner de la confiance qu’il avait, leur donna deux jeunes garçons français. Avec eux était Guillaume Couture. Le voyage ne fut pas long, et, le dix-sept septembre, plus de quatre cents sauvages se trouvaient réunis aux Trois-Rivières pour assister à la grande solennité de la ratification du traité.

La députation iroquoise avait confié les présents à Couture. Le chef des ambassadeurs parla en ces termes :

« Je n’ai point de voix, ne m’écoutez pas, je ne parle point, je n’ai en main qu’un aviron pour vous ramener un français qui a dans sa bouche la parole de tout notre pays. »

Couture tira alors dix-huit colliers de porcelaine dont il fit comprendre la signification[1].

  1. Relation des Jésuites — 1645 p. 30.