Aller au contenu

Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 40 —

« Ononthio[1] a une voix de tonnerre, il se fait entendre partout, et au bruit de sa parole, tout le pays des Iroquois a jeté les armes et les haches, mais si loin, qu’il n’y a plus de bras au monde assez longs pour les retirer de là.

« Les armes sont hors de la vue, on peut se visiter sans crainte.

« Voilà une natte ou un lit pour vous coucher mollement quand vous viendrez en notre pays.

« Ce n’est pas assez d’un bon lit, les nuits sont froides : Voilà de quoi allumer un bon feu et vous tenir chaudement.

« Que servirait-il d’avoir un bon lit, et d’être dessus couché chaudement, si vous n’étiez bien nourri ? Ce présent vous assure qu’on vous fera festin et que vous trouverez le pot au feu à votre arrivée.

«  Voilà un peu d’onguent pour guérir les blessures que les Français se sont faites aux pieds. En allant dans notre pays, ils se sont heurtés contre les pierres et contre les racines.

  1. Les sauvages appelaient M. de Montmagny Ononthio, ce qui veut dire grande montagne (Mont Magnus.) Le nom resta aux gouverneurs qui lui succédèrent.