Aller au contenu

Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
L’épluchette

Et v’lan ! il arrache à Gros-Jean
Douze brins de barbe, et le sang
Vient du coup. Alors notre homme
Par la colère emporté
Se met à pester, jurer comme
Un cocher. Il va se jeter
Dans quelque excès que bien vite
Après il devra regretter.
Il en a conscience. Il invite —
C’est une inspiration —
À son aide, son saint patron.
Comme un éclair s’illumine
Son esprit ; il voit la mine
Du combat changer tout à coup.
Le juif n’est plus de la fête :
Jean lui brise presque le cou
En arrachant presque la tête.
Il clame sur un ton vainqueur :
— A-A-A-Ah ! la ligue du Sacré-Cœur !
Cinq cents poils su’ l’roule d’honneur !