Page:Sand - Adriani.djvu/174

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Il acheva tranquillement le déjeuner de son maître, et savoura les excellentes truites de la Sorgue accommodées avec une véritable maestria par l’hôte de l’hôtel de Pétrarque. Il rangea tout, ensuite, avec les plus grands égards pour la chambre de son maître, nettoya son encrier de voyage et s’en servit pour consigner dans son journal les réflexions suivantes :


« Bourgade de Vaucluse, septembre 18…

« Monsieur n’est qu’un artiste, c’est la vérité ; mais, malgré ça, c’est un très-galant homme, qui montre aux gens, dans l’occasion, le cas qu’il fait de leur probité. Monsieur est aussi un homme fort aimable. Il a causé avec moi, ce matin, pour la première fois, et m’a mis à même de voir qu’il n’est pas sans esprit et sans éducation. »

Après quoi, Comtois alla voir la grotte et le lac souterrain de Vaucluse ; ce qui lui fournit matière à une lettre descriptive adressée à son épouse, et qui commençait ainsi :

« Rien de plus étonné que moi à la vue de cette eau chantée par M. Pétrarque ! etc. »

Constatons un fait, avant de laisser M. Comtois à ses élucubrations : c’est qu’il avait pour sa femme une affection protectrice. Il avouait volontiers à ses amis qu’il