Page:Sand - Adriani.djvu/182

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inopinément à une profonde satisfaction : c’est une visite, n’est-ce pas, Toinette ?

— Eh bien, quelle est donc cette manière d’annoncer ? dit la marquise à Toinette. Vous vous levez, ma fille ? Vous allez au-devant de la personne ?… Sachez d’abord qui c’est.

— C’est une personne que je connais, répondit Laure en allant jusqu’à la porte du salon, et en tendant la main à Adriani.

Adriani entra en baisant cette main avec transport. La marquise resta stupéfaite.

Adriani était si ému, si enivré d’être reçu ainsi, qu’il ne voyait pas seulement la marquise.

— Maman, dit Laure à sa belle-mère avec l’aisance la moins équivoque, je vous présente M. d’Argères, dont je n’ai pas encore eu le temps de vous parler, mais qui mérite de vous un bon accueil.

— Je n’ai pas à en douter, ma fille, répondit la marquise en saluant Adriani, d’après celui que vous lui faites. Vous avez connu monsieur dans votre voyage, et il faut que ce soit un homme d’un grand mérite pour qu’une si nouvelle connaissance ait déjà pris place dans votre intimité.

Adriani, qui tenait toujours la main de Laure dans les siennes, se réveilla comme en sursaut, non pas tant aux paroles de la marquise, qu’il entendit confusément,