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Page:Sand - Adriani.djvu/257

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malheureux, qui est là, soit sorti de votre maison pour l’offrir à un autre ?

— Ah ! vous ne me comprenez pas, dit-elle, humiliée, et se hâtant de faire, par amour-propre, encore plus qu’elle n’avait résolu d’abord ; vendons tout, prenez tout, et ne m’en sachez aucun gré ; je serai consolée si je vous sauve.

— Bien, Valérie ! ayez de tels élans de cœur, et rencontrez un honnête homme qui les accepte ! mais je ne puis être cet homme-là.

— Mais qu’allez-vous devenir ?

— Je m’engage à l’Opéra.

— Vous ?

— Oui, moi, et dès aujourd’hui. Il le faut.

— Ah ! je comprends ; vous devez la somme. Eh bien, hâtez-vous : on est en pourparlers avec Lélio. Attendez ! oui, à cinq heures, Courtet viendra ici. (Elle parlait d’un personnage des plus influents dans les destinées du théâtre.) Il ignore, comme tout le monde, que Descombes était ici. J’ai dû le cacher pour le soustraire aux poursuites et aux reproches. Eh bien, je saurai où en sont les affaires qui vous intéressent.

Valérie n’ajouta pas qu’elle avait sur Courtet une influence d’autant plus irrésistible qu’il la poursuivait depuis quelque temps et qu’elle ne lui avait encore rien promis. Elle sentait bien qu’Adriani rejetterait son assis-