Page:Sand - Adriani.djvu/269

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Elle doit être retournée à son rocher de Vaucluse. Le diable soit de cette veuve ! Comment ! vous y pensez tant que ça !

— Quand avez-vous quitté Mauzères ? reprit Adriani.

— Il y a trois jours. J’arrive il y a une heure, je vois votre nom sur l’affiche, je crois rêver ; je m’informe ; je remets à demain le soin de dîner, et me voilà, non sans peine ; il y a un monde !…

— On ne vous a rien remis pour moi ?

— Qui ? où ? Ah ! là-bas ? Mais non ; je vous l’aurais dit tout de suite. Est-ce qu’elle ne vous écrit pas ?

Adriani quitta le baron. Laure n’avait pas répondu à sa lettre, et elle retournait à Larnac.

— Que la volonté de Dieu soit faite ! se dit-il. Elle ne m’aimait pas ; tant mieux.

Et cette heureuse solution lui arracha des larmes brûlantes.

— Monsieur a bien mal aux nerfs ! lui dit Comtois, qui ne s’abaissait pas au métier d’habilleur d’un comédien, mais qui, resté à son service par attachement quand même, assistait à la représentation et venait le féliciter. Ça ne m’étonne pas que monsieur soit fatigué ; il est obligé de tant crier ! Tout le monde est très-content de monsieur. On dit que monsieur a de l’ut dans la poitrine ; j’espère que ça n’est pas dangereux pour la santé de monsieur ? Mais, si j’étais de monsieur, au lieu de boire