Page:Sand - Adriani.djvu/275

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que je respecte le plus au monde. Son nom ne vous apprendrait rien. Elle est de la province, elle vous l’a dit.

— Parbleu ! dit le baron en rentrant, elle n’est pas venue ici en cachette : vous pouvez bien dire qui elle est !

— Vous avez raison, dit Adriani, qui sentit qu’un air de mystère compromettrait Laure, tandis que l’assurance de la franchise triompherait des soupçons jusqu’à un certain point : c’est la marquise de Monteluz.

— Laure de Larnac ! s’écria une des personnes présentes. Je ne la reconnaissais pas. Comme elle est embellie ! Une personne qui chantait comme aucune cantatrice ne chante ! une musicienne consommée, la ! un talent sérieux ! Je ne m’étonne pas qu’elle traite Adriani comme son frère ! Messieurs, pas de propos sur cette femme-là. Elle a aimé comme on n’aime plus dans votre siècle, et son mari ne doit être jaloux de personne, pas même d’Adriani, ce qui est tout dire.

— Mais elle est veuve ! dit le baron.

— Vrai ? Eh bien, puisse-t-elle vous épouser, Adriani ! Je ne vous souhaite pas moins, et vous ne méritez pas moins.

Adriani serra la main de celui qui lui parlait ainsi, et courut rejoindre Laure.

— Où allez-vous ? lui dit-il avant de donner des ordres au cocher.

— Chez vous, répondit-elle. J’ai bien des choses à