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Page:Sand - Constance Verrier.djvu/37

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La Mozzelli, à qui toutes ces réticences portaient sur les nerfs, rompit la glace la première, et, comme madame d’Évereux lui demandait de quoi elles allaient s’entretenir pour ne pas tomber dans la prose :

— Disons du mal des hommes ! s’écria-t-elle avec impétuosité. Sur ce chapitre-là, nous serons compétentes toutes trois, puisque toutes trois nous ne voulons pas rentrer ou tomber sous le joug de l’amour et du mariage.

— Comment voulez-vous, dit la duchesse, que Constance dise du mal des hommes, puisqu’elle ne les connaît pas ?

— Son instinct les lui fait craindre, au moins ! N’est-ce pas, chère sainte enfant, que vous en avez la plus mauvaise opinion ?

— Non, répondit Constance en riant, je suis un vieux philosophe, moi ! J’explique et j’excuse.

— Elle se moque de moi, pensa la duchesse, mais nous verrons bien ! Et, s’adressant à la cantatrice, dont l’abandon servait ses desseins : Voyons, lui dit-elle, voilà un beau sujet de discussion entre vous deux ! Vous condamnez tous les hommes, Constance les justifie. Moi j’écoute et je suis le juge.

— Je n’accepte pas un juge prévenu, répliqua la Mozzelli. Vous avez déjà décerné le prix de raison et de vertu à Constance : vous allez être contre moi !

— Ça va sans dire, reprit la duchesse, car vous