Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/296

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les chauves-souris fort utiles, vu qu’elles détruisent une multitude de cousins et d’insectes nuisibles. Elle secoua son mouchoir instinctivement pour faire échapper le pauvre animal ; mais quelle fut sa surprise, quelle fut sa frayeur en voyant M. Bat s’échapper du mouchoir et s’élancer sur miss Barbara, comme s’il eût voulu la dévorer !

Elsie s’enfuit à travers les plates-bandes, en proie à une terreur invincible. Mais, au bout de quelques instants, elle fut prise de remords, se retourna et revint sur ses pas pour porter secours à son infortunée gouvernante. Miss Barbara avait disparu et la chauve-souris volait en rond autour du pavillon.

— Mon Dieu ! s’écria Elsie désespérée, cette bête cruelle a avalé ma pauvre fée ! Ah ! si j’avais su, je ne lui aurais pas sauvé la vie !

La chauve-souris disparut et M. Bat se trouva devant Elsie.

— Ma chère enfant, lui dit-il, c’est bien et c’est raisonnable de sauver la vie à de pauvres persécutés. Ne vous repentez pas d’une bonne