Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/297

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action, miss Barbara n’a eu aucun mal. En l’entendant crier, j’étais accouru, vous croyant l’une et l’autre menacées de quelque danger sérieux. Votre gouvernante s’est réfugiée et barricadée chez elle en m’accablant d’injures que je ne mérite pas. Puisqu’elle vous abandonne à ce qu’elle regarde comme un grand péril, voulez-vous me permettre de vous reconduire à votre bonne, et n’aurez-vous point peur de moi ?

— Vraiment, je n’ai jamais eu peur de vous, monsieur Bat, répondit Elsie, vous n’êtes point méchant, mais vous êtes fort singulier.

— Singulier, moi ? Qui peut vous faire penser que j’aie une singularité quelconque ?

— Mais… je vous ai tenu dans mon mouchoir tout à l’heure, monsieur Bat, et permettez-moi de vous dire que vous vous exposiez beaucoup, car, si j’avais écouté miss Barbara, c’était fait de vous !

— Chère miss Elsie, répondit le précepteur en riant, je comprends maintenant ce qui s’est passé et je vous bénis de m’avoir soustrait à la haine de cette pauvre fée, qui n’est pas méchante non