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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 1.djvu/332

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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

même la grammaire. Je n’ai pourtant jamais pu la retenir très bien. Je suis souvent embarrassée, et je fais des brioches.

Apprends donc ! C’est le bon âge, ni trop tôt ni trop tard. J’étais bien contente de ton avant-dernière lettre ; mais, cette fois-ci, tu as mis des s partout. Il y en a tant que, si je pouvais te les renvoyer, tu n’aurais pas besoin d’en mettre de nouvelles dans la prochaine lettre que tu m’écriras.

Quand tu sortiras avec ton père, prie-le de te laisser aller chez Buloz, qui te donnera pour moi quelque chose que tu choisiras.

As-tu donné des étrennes à ta grosse chérie ? donne-lui-en de ma part, je te rendrai l’argent. Si tu n’en as pas, dis à Buloz ou à Emmanuel de te donner cinq francs que je leur devrai.

Je suis clouée ici, mon pauvre chat, pour tout ce mois de janvier. J’ai des affaires dont je ne peux pas me dépêtrer. J’espère que ce sera fini le 15 février ; mais, pour être plus sûre de ne pas te manquer de parole, j’aime mieux te promettre d’être auprès de toi à la fin de février. Ainsi, deux mois encore sans nous voir ! je trouve cela bien long ; mais j’y suis absolument forcée. D’abord, je n’ai pas d’argent ; ensuite, je te dirai le reste quand nous nous verrons.

Je travaille toutes les nuits jusqu’à sept heures du matin ; je suis comme une vieille lampe. Je pense à toi, je relis tes bonnes lettres, et je prie Dieu qu’il te rende bon et courageux ; avec cela, tu seras aussi