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Paris ? Si j’étais seule, je ne quitterais certes pas mon nid, dussé-je être brûlée avec. On est si las de la vie ! Mais les enfants ! Il faut les sauver à tout prix.

Enfin, on vit au jour le jour. On tâche de soutenir le courage autour de soi et d’espérer pour la France.

Embrassez pour nous la pauvre Solange. Son fiancé reviendra et il y aura peut-être encore de beaux jours.

Nos tendresses et nos remerciements pour le bon souvenir.

G. SAND.


DCCLXXVI

À M. EDME SIMONNET, À NEVERS


Nohant, 12 janvier 1871.


Nous avons reçu ta lettre de bonne arrivée ; nous t’embrassons tous bien tendrement et nous sommes impatients d’avoir des nouvelles plus récentes. Le général Vergne m’a écrit (outre les télégrammes) qu’il espérait bien de toi, qu’il te fallait apprendre à penser et à agir en même temps. Cela répond sans doute à ce que tu me disais : J’ai la tête à l’envers. Je pense bien qu’il y a de quoi, au sortir d’une vie si calme, si morne. Mais tu prendras le dessus et j’espère qu’à présent tu vois clair dans tes occupations.

Auras-tu trouvé à manger et à te nicher dans