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Moi, j’avançai résolûment, feignant de chercher des violettes, mettant en évidence le gros bouquet que j’avais déjà ramassé, et, après m’être assurée que je connaissais la figure des ouvriers qui se trouvaient là, je m’approchai jusque sous le nez de mon inconnu.

Je ne pus guère voir ses traits, car il se hâta de me tourner le dos, mais j’interrogeai son costume, qui n’était pas joli. Toujours ses grandes bottes montant jusqu’aux genoux, sur un pantalon de velours qui fait des plis et des grimaces comme un pauvre pantalon à double fin qu’il est ; un paletot à trente-six poches, et toutes ces poches bourrées de je ne sais quoi, ce qui lui donnait l’aspect d’un de ces sacs remplis de sabots que l’on voit dans les foires de village.

Si c’est là sa garde-robe ou sa bibliothèque, il peut dire comme ce monsieur de l’antiquité dont je ne sais plus le nom : Je porte tout avec moi.