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Page:Sand - Francia.djvu/103

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— Qu’est-ce que tu me chantes là ? s’écria Moynet qui était en train de fermer son établissement tout en causant avec elle ; tu connais des officiers russes, toi ?

— Oui, oui, depuis Moscou, j’en connais, il y en a de bons.

— Avec les jolies filles, ils peuvent être bons, les gredins ! C’est pourquoi je te défends d’y aller, moi ! Allons, remonte chez toi, ou reste ici. Je vais tâcher de ravoir ton imbécile de frère. Un gamin comme ça, s’attaquer tout seul à l’ennemi ! C’est égal, ça n’est pas d’un lâche, et je vas parlementer pour qu’on nous le rende !

Il sortit. Francia l’attendit un quart d’heure qui lui sembla durer une nuit entière, et puis une demi-heure qui lui sembla un siècle. Alors, n’y tenant plus, elle avisa au passage un de ces affreux cabriolets de place dont l’espèce a disparu, elle y monta à demi folle, sachant à peine où elle allait, mais obéissant à une idée fixe : invoquer l’appui de Mourzakine pour empêcher son frère de mourir.