Page:Sand - Francia.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tu as de la fierté et aucun calcul ; mais je te mettrai à même de mieux vêtir et de mieux occuper ton frère. Je lui chercherai un état, je le prendrai à mon service, si tu veux !

— Oh ! merci, monsieur ; jamais je ne souffrirai mon frère domestique ; nous sommes des enfants bien nés, nous sortons des artistes. Nous ne le sommes pas, nous n’avons pas eu la chance d’apprendre, mais nous ne voulons pas dépendre.

— Tu m’étonnes de plus en plus ; voyons, de quoi as-tu envie ?

— De m’en aller chez nous, monsieur ; ne me barrez donc pas la porte !

Francia était piquée. Elle voulait réellement partir. Mourzakine, qui en avait douté jusque-là, vit qu’elle était sincère, et cette résistance inattendue enflamma sa fantaisie.

— Va-t’en donc, dit-il en ouvrant la porte, tu es une petite ingrate. Comment ! C’est là la pauvre enfant que j’ai empêchée de mourir et qui me demande de lui rendre sa mère et son frère ? Je le ferai, je l’ai promis ; mais je me rappellerai une