Page:Sand - Francia.djvu/116

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tacher à vous pour vous perdre tout à coup !

— Nous resterons peut-être longtemps, jusqu’à la signature de la paix.

— Longtemps, ça n’est pas assez. Moi, quand je me mets à aimer, je veux pouvoir croire que c’est pour toujours ; autrement je ne pourrais pas aimer !

— Drôle de fille ! Vraiment tu crois que tu aimeras toujours ton perruquier ?

— Je l’ai cru quand je l’ai écouté. Il me promettait le bonheur, lui aussi. Ils promettent tous d’être bons et fidèles.

— Et il n’est ni fidèle, ni bon ?

— Je ne veux pas me plaindre de lui ; je ne suis pas venue ici pour ça !

— Mais ton pauvre cœur s’en plaint malgré lui. Allons, tu ne l’aimes plus que par devoir, comme on aime un mauvais mari, et comme il n’est pas ton mari, tu as le droit de le quitter.

Francia, qui ne raisonnait guère, trouva le raisonnement du prince très-fort et ne sut y répondre. Il lui semblait qu’il avait raison et qu’il lui