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Page:Sand - Francia.djvu/137

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— Eh bien ! te voilà content ? dit-elle à son frère. Tu voulais travailler,… tu vas te faire un état !

— Bien sûr, que je veux travailler ! répondit-il en frappant du pied d’un air résolu. Je suis content de ne rien devoir aux autres. Il y a assez longtemps que ça dure. Alors, je m’en vais, je prends un col blanc pour avoir une tenue présentable, un air comme il faut, et mes souliers neufs, puisqu’il y aura des courses à faire. Quand j’aurai besoin d’autre chose, je viendrai le chercher. Adieu, Fafa ; je te laisse heureuse, j’espère !… D’ailleurs je reviendrai te voir.

— Tu t’en vas comme ça, tout de suite ? dit Francia, dont le cœur se serra à l’idée de rester seule.

Elle n’était pas bien sûre de la fermeté de résolution de son frère. Habituée à le surveiller autant que possible, à le gronder quand il rentrait tard, elle l’avait empêché d’arriver au désordre absolu. N’allait-il pas y tomber maintenant qu’il ne craindrait plus ses reproches ?