Page:Sand - Francia.djvu/138

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— Qu’est-ce que tu veux que je fasse ici ? répondit-il le cœur gros ; c’est joli, ici, c’est cossu même. J’y serais trop bien, je m’ennuierais, je serais comme un oiseau en cage. Il faut que je trotte, moi, que j’avale de l’air, que je voie des figures ! Celle de ton prince ne me va guère, et la mienne ne lui va pas du tout. Et puis, c’est un étranger, un coalisé ! Tu auras beau dire…, ça me remue le sang.

— C’est un ennemi, j’en conviens, dit Francia ; mais sans lui tu ne m’aurais pas, et sans lui nous n’aurions pas de chance de retrouver notre mère.

— Eh bien ! si on la retrouve, ça changera ! Elle sera malheureuse, on travaillera pour la nourrir. Je m’en vais travailler !

— Vrai ?

— Quand je te le dis !

— Tu m’as promis si souvent !

— À présent, c’est pour de vrai. Faut bien, à moins d’être méprisé !

— Allons, va ! et embrasse-moi !

— Non, dit le gamin en enfonçant sa casquette