Page:Sand - Francia.djvu/149

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conquête, ils oubliaient dans les plaisirs de Paris que les hauteurs qui lui servaient alors de défense naturelle n’étaient pas gardées. L’annonce de l’approche de l’empereur les jeta dans une vive agitation. Des ordres furent donnés à la hâte, on courut aux armes. Paris trembla d’être pris entre deux feux. Mourzakine monta à cheval, et ne rentra ni le soir ni le lendemain.

Pour rassurer Francia, Valentin lui apprit ce qui se passait. Ce fut pour elle une terreur plus grande que celle de son infidélité, ce fut l’effroi des dangers qu’il allait courir. Elle savait ce que c’est que la guerre. Elle avait maintes fois vu comment une poignée de Français traversait alors les masses ennemies, ou se repliait après en avoir fait un carnage épouvantable.

— Ils vont me le tuer ! s’écria-t-elle ; ils vont reprendre Paris et ils ne feront grâce à aucun Russe !

Elle se tordit les mains et fit peut-être des vœux pour l’ennemi. Elle était dans cette angoisse, quand le soir son frère entra chez elle.