Page:Sand - Francia.djvu/150

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— Je viens te faire mes adieux, lui dit-il ; ça va chauffer, Fafa, et cette fois j’en suis ! L’âge n’y fait rien. On va barricader les barrières pour empêcher messieurs les ennemis d’y rentrer, aussitôt qu’ils en seront tous sortis, et quand l’autre leur aura flanqué une peignée, nous serons là derrière pour les recevoir à coups de pierres, avec des pioches, des pinces, tout ce qu’on aura sous la main. On ira tous dans le faubourg, on n’a pas besoin d’ordres, on se passera d’officiers, on fera ses affaires soi-même.

Il en dit long sur ce ton. Francia, les yeux agrandis par l’épouvante, les mains crispées sur son genou, ne répondait rien : elle voyait déjà morts les deux seuls êtres qui lui fussent chers, son frère et son amant.

Elle chercha pourtant à retenir Théodore. Il se révolta.

— Tu voudrais me voir lâche ? Tu ne te souviens déjà plus de ce que tu me disais si souvent : Tu ne seras jamais un homme ! Eh bien ! m’y voilà, j’en suis un. J’étais parti pour travailler ; mais