Page:Sand - Francia.djvu/158

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égratignure : les cartes me l’ont dit hier soir. Ah ! vous l’aimez bien, ce beau prince ! Je comprends ça. Il vous aime aussi, à ce qu’il paraît. M. Valentin me disait hier : C’est singulier comme ces Russes se prennent d’amour pour nos petites Françaises ! Ça ne ressemble pas du tout aux fantaisies de notre ancien maître, qui avait fait arranger l’appartement où vous voilà pour mener sans bruit ses petites affaires de cœur. Eh bien ! il en changeait comme de cravate, et il y tenait si peu, si peu, qu’il oubliait quelquefois de renvoyer l’une pour faire entrer l’autre. Alors, ça amenait des scènes, et même des batailles ; il y avait de quoi rire, allez ! Mais le prince n’est pas si avancé que ça ; c’est un homme simple, capable de vous épouser, si vous avez l’esprit de vous y prendre. Vous ne croyez pas ? ajouta-t-elle en voyant tressaillir Francia. Ah ! dame, ce n’est pas tout à fait probable ; pourtant on a vu de ces choses-là. Tout dépend de l’esprit qu’on a, et je ne vous crois pas sotte, vous ! Vous avez l’air distingué, et des manières… comme une vraie demoiselle. Quel malheur pour vous d’avoir écouté