Page:Sand - Francia.djvu/161

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— En Russie !

— Ce n’est pas moi, mon enfant, je n’y étais pas ; mais j’y étais de cœur avec lui ! Voyons, quel mal avez-vous ?

— Rien, monsieur, ce n’est rien, c’est le chagrin. J’ai eu des rêves, et puis je me sens faible ; mais je n’ai rien et je veux m’en aller d’ici.

— Vous voyez, docteur, dit la Valentin, elle déraisonne ; elle est ici chez elle et elle y est fort bien.

— Laissez-moi seul avec elle, dit le docteur. Vous paraissez l’effrayer. Je n’ai pas besoin de vous pour savoir si elle a le délire.

La Valentin sortit.

— Monsieur le docteur, dit Francia recouvrant une vivacité fébrile, il faut que vous m’aidiez à retourner chez nous ! Je suis ici chez un homme qui m’a tué ma mère !

Le docteur fronça légèrement le sourcil ; l’étrange révélation de la jeune fille ressemblait beaucoup à un accès de démence. Il lui toucha le pouls ; elle avait la fièvre, mais pas assez pour l’inquiéter.