Page:Sand - Francia.djvu/172

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gie de cette affection dans un être si faible, en fut touché.

— Tiens, lui dit-il en reprenant le poignard persan qu’elle avait jeté sur la table, je te donne ce bijou ; c’est un bijou, tu vois ! c’est orné de pierres fines, et c’est assez petit pour être caché dans le mouchoir ou dans le gant. Ce n’est pas plus embarrassant qu’un éventail ; mais c’est un joujou qui tue, et en te l’offrant tout à l’heure je savais très-bien qu’il pouvait me donner la mort. Garde-le, et perce-moi le cœur, si tu me crois infidèle !

Il disait ce qu’il pensait en ce moment-là. Il n’aimait pas la marquise ; il lui en voulait même. Il était content de ne pas se soucier de sa personne, qu’elle lui avait trop longtemps refusée, selon lui.

Francia, rassurée, examina le poignard, le trouva joli, et s’amusa de la possession d’un bijou si singulier ; elle le lui rendit pourtant, ne sachant qu’en faire et frémissant à l’idée de s’en servir contre lui. Elle était prête à sortir. Mourzakine