Page:Sand - Francia.djvu/178

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Et Antoine soupira bruyamment en croyant dissimuler son chagrin.

Francia comprit ce soupir : Antoine se disait qu’il ne pouvait plus aspirer à sa main. Elle saisit ce moyen de le décourager.

— C’est comme cela, mon bon Antoine, reprit-elle ; maman a fait fortune, et nous partons demain pour les pays étrangers, où elle a du bien.

— Demain, déjà ! vous partez demain ! mais vous viendrez bien dire adieu à mon oncle, qui vous aime tant ?

— J’irai, bien sûr, mais ne lui dites pas que vous m’avez vue ; il aurait du chagrin de savoir que je vais au spectacle avant de courir l’embrasser.

— Je ne dirai rien. Allons ! adieu, mademoiselle Francia ; est-ce demain que vous viendrez chez l’oncle ? Je voudrais bien savoir l’heure, pour vous dire adieu aussi.

— Je ne sais pas l’heure, Antoine, je ne peux pas décider l’heure… Je vous dis adieu tout de suite.