Page:Sand - Francia.djvu/189

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kine se demanda fort judicieusement pourquoi la marquise, qui affectait de le mépriser, l’avait appelé dans sa voiture au lieu de lui défendre d’y monter. Il est vrai que cette voiture n’était pas la sienne et qu’elle pouvait avoir peur de se trouver à minuit dans un remise dont le cocher lui était inconnu. Pourtant un de ses valets de pied était resté pour l’accompagner, et il était sur le siége. Elle n’avait nullement besoin de Mourzakine pour rentrer sans crainte. Donc il lui plaisait d’avoir Mourzakine à bouder ou à quereller. Il provoqua l’explosion en se mettant à ses genoux et en se laissant accabler de reproches jusqu’à ce que toute la colère fût exhalée. Il eût volontiers menti effrontément si la chose eût été possible ; mais la rencontre de la marquise avec Francia ne lui permettait pas de nier. Il avoua tout, seulement il mit le tout sur le compte de la jeunesse, de l’emportement des sens et de l’excitation délirante où l’avaient jeté les rigueurs de sa belle cousine. Ce reproche, qu’elle ne méritait guère, car elle ne l’avait certes pas désespéré, fit rougir la marquise ;