Page:Sand - Francia.djvu/199

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de vous. Vous y gagnerez. Mourzakine n’a rien que ce que je lui donne pour soutenir son rang, et moi je suis riche ! Je suis moins jeune que lui, mais plus raisonnable, et je ne vous placerai jamais dans la situation où il vous laisse ce soir. Allons souper ; nous causerons de l’avenir, et sachez bien que mon neveu me sait gré de l’aider à rompre des liens qu’il eût été forcé de dénouer lui-même demain matin.

Francia, étouffée par la douleur, l’indignation et la honte, ne pouvait répondre.

— Réfléchissez, reprit le comte ; je vous aimerai beaucoup, moi ! Réfléchissez vite, car il faut que je m’occupe de vous trouver un gîte agréable, et de vous y installer cette nuit.

Francia restait muette. Ogokskoï crut qu’elle mourait d’envie d’accepter, et, pour hâter sa résolution, il l’entoura de ses bras athlétiques. Elle eut peur, et, en se dégageant, elle se rappela la manière étrange dont Mourzakine lui avait glissé son poignard ; elle le sortit adroitement de sa ceinture, où elle l’avait passé en le couvrant de son châle.