Page:Sand - Francia.djvu/200

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— Ne me touchez pas ! dit-elle à Ogokskoï ; je ne suis pas si méprisable et si faible que vous croyez.

Elle était résolue à se défendre, et il l’attaquait sans ménagements, ne croyant point à une vraie résistance, lorsqu’elle avisa tout à coup, à la clarté des réverbères, un homme qui avait suivi la voiture et qui marchait tout près.

— Antoine ! s’écria-t-elle en se penchant dehors.

À l’instant même la portière s’ouvrit, et, sans que le marchepied fût baissé, elle tomba dans les bras d’Antoine, qui l’emporta comme une plume. Le comte avait essayé de la retenir, mais on était alors devant la Porte Saint-Martin, et les boulevards étaient remplis de monde qui sortait du théâtre. Ogokskoï craignit un scandale ridicule ; il retira à lui la portière, poussa vivement son cocher de fiacre à doubler le pas, et disparut dans la foule des voitures et des piétons.

Francia était presque évanouie ; pourtant elle put dire à Antoine : — Allons chez Moynet.