Page:Sand - Francia.djvu/203

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que le sergent, tout en ménageant les reproches à la pauvre fille, flétrit la conduite des deux étrangers. Il ne voulut pas admettre de circonstances atténuantes en faveur du prince, et quand Francia essaya de se persuader à elle-même que sa conduite avait pu être moins coupable que le comte ne la lui avait présentée, Moynet s’emporta contre elle et se défendit de toute pitié pour le chagrin qui l’accablait.

— Tu es une sans cœur et une lâche, lui dit-il, tu as trahi ton pays et le souvenir de ta mère ! Tu t’es donnée à l’homme qui l’a tuée ! Il l’a dit à son autre maîtresse, ça doit être vrai, et à l’heure où nous sommes ils en rient ensemble, car elle est aussi canaille que lui et que toi ! Elle trouve ça drôle ! Ah ! les femmes ! comme c’est vil, et comme j’ai bien fait de rester garçon ! Tiens, finis de pleurer, fille entretenue par l’ennemi, ou je te mets sur le trottoir avec les autres !… Les autres ? Non, j’ai tort, j’oubliais,… les filles publiques valent mieux que toi ! Le jour de l’entrée des ennemis dans Paris, il n’y en a pas une qui se soit