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Page:Sand - Francia.djvu/207

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brisée, je n’ai jamais été si bas que ça. Je n’ai jamais rien voulu recevoir de vous et de ceux qui travaillent avec peine et sans profit. Voilà toute ma faute, je n’ai pas voulu me mettre dans la misère avec Antoine qui ne gagne pas assez pour être en famille et qui aurait été malheureux. Ceux dont j’ai accepté quelque chose n’auraient jamais trouvé de maîtresses qui se seraient contentées d’aussi peu que moi, et je ne suis jamais restée sans gagner quelques sous pour habiller mon frère ; enfin je ne me suis jamais égarée que par inclination : vous ne m’avez jamais vue avec des riches, et vous savez bien qu’il n’en manque pas pour nous offrir tout ce que nous pourrions souhaiter.

— Je sais tout ça ; jusqu’à présent tu avais été plus folle que fautive, c’est pourquoi je te pardonnais ; je t’aimais encore, je ne souffrais pas qu’on dît du mal de toi. Je me figurais que tu rencontrerais quelque amant convenable dont tu saurais faire un mari par ta gentillesse et ton bon cœur ; mais à présent ! à présent, petite, quel honnête homme, même amoureux de toi, voudrait prendre à tout