Page:Sand - Francia.djvu/223

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enfin, et n’eut qu’une volonté instinctive, celle de respirer dehors. Elle sortit de la chambre, traversa brusquement le vestibule sans que Mozdar l’entendît, arriva à la grille, trouva la clé dans la serrure, sortit dans la rue en refermant la porte avec un sang-froid hébété, et s’en alla devant elle sans savoir où elle était, sans savoir qui elle était.

Mourzakine respirait encore ; mais de seconde en seconde, ce souffle s’affaiblissait. Il n’avait sans doute éprouvé aucune souffrance ; la commotion seule l’avait éveillé, mais pas assez pour qu’il comprît, et maintenant il ne pouvait plus comprendre. S’il avait vu Francia, s’il l’avait reconnue, il ne s’en souvenait déjà plus. Ce qui lui restait d’âme s’envolait au loin vers une petite maison au bord d’un large fleuve. Il voyait des prairies, des troupeaux ; il reconnut le premier cheval qu’il avait monté, et se vit dessus. Il entendit une voix qui lui criait :

— Prends garde, enfant !

C’était celle de sa mère. Le cheval s’abattit, la