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Page:Sand - Francia.djvu/41

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n’aura jamais l’aisance et la dignité d’un vrai grand seigneur, fût-il chamarré de broderies et de décorations ; une grisette aura beau s’endimancher, elle ne sera jamais prise par une bourgeoise pour sa pareille, et il en sera de même pour nous, femmes du grand monde, d’une bourgeoise couverte de diamants et habillée plus richement que nous.

— Fort bien, dit Mourzakine, je vois qu’il faut du tact, une grande science du tact ! Mais vous avez parlé de grisettes, et je connais ce mot-là. J’ai lu des romans français où il en était question. Qu’est-ce que c’est au juste qu’une grisette de Paris ? J’ai cru longtemps que c’était une classe de jeunes filles habillées en gris.

— Je ne sais pas l’étymologie de ce nom, répondit madame de Thièvre ; leur costume est de toutes les couleurs ; peut-être le mot vient-il du genre d’émotions qu’elles procurent.

— Ah ah ! j’entends ! grisette ! l’ivresse d’un moment ! elles ne font point de passions ?

— Ou bien encore… ; mais je ne sais pas ! les