Page:Sand - Francia.djvu/62

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» — Ma mère !

» Quelle mère ? Où la trouver ? Puisqu’elle n’était pas là, c’est qu’elle était morte. Je ne pus que hausser les épaules avec chagrin. La trompette sonnait ; il fallait partir, continuer la poursuite. Je partis. — Et à présent… peut-on espérer de la retrouver, cette mère ? Ce n’était pas du tout une célébrité, comme ses enfants se le persuadent ; elle était de ces pauvres artistes ambulants que Napoléon trouva dans Moscou, qu’il fit, dit-on, reparaître sur le théâtre après l’incendie pour distraire ses officiers de la mortelle tristesse de leur séjour, et qui le suivirent malgré lui avec toute cette population de traînards qui a gêné sa marche et précipité ses revers. Des cinquante mille âmes inutiles qui ont quitté la Russie avec lui, il n’en est peut-être pas rentré cinq cents en France. Enfin je verrai l’enfant, elle m’intéresse de plus en plus. Elle est bien jolie à présent !

» — Plus jolie que la marquise ?

» — Non, c’est autre chose. »

Et après ce muet entretien avec sa pensée,