Page:Sand - Francia.djvu/67

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— D’accord ! Pourtant, si vous étiez desservis auprès d’eux…

— Notre position serait très-fausse, car on ne sait ce qui peut arriver. Nous nous sommes beaucoup compromis, nous avons fait de grands sacrifices.

— Mais en quoi votre oncle peut-il nous nuire auprès des Bourbons ?

— Le tsar peut tout, répondit Mourzakine d’un air profond.

— Et votre oncle peut tout sur le tsar ?

— Non pas tout, mais beaucoup, reprit-il avec un mystérieux sourire qui effraya la marquise.

— Vous croyez donc, dit-elle après un moment d’hésitation, que j’ai eu tort de railler sa galanterie tout à l’heure ?

— Devant moi, oui, grand tort !

— Cela pourra vous nuire, vraiment ?

— Oh ! cela, peu importe ! mais le mal qu’il peut vous faire, je m’en soucie beaucoup plus… Vous ne connaissez pas mon oncle. Il a été l’idole des femmes dans son temps ; il était beau, et il les aimait passionnément. Il a beaucoup rabattu de