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de la douce Zilla, et toutes les jeunes fées ont ri follement de la rage de la sorcière et de l’audace du chien.


XIII

Les vieilles ont tancé et injurié les jeunes, et tant de paroles ont été dites que les ours en ont grogné d’ennui dans leurs tanières. Et tant de cris, de menaces, de rires, de moqueries et d’imprécations ont monté dans les airs, que les plus hautes cimes ont secoué leurs aigrettes de neige sur les arbres de la vallée. Alors la reine est arrivée, et tout est rentré dans le silence, car la reine des fées peut, dit-on, retirer le don de la parole à qui en abuse, et perdre la parole est ce que les fées redoutent le plus.


XIV

La reine est jeune comme au jour où elle a bu la coupe, car, en se procurant l’immortalité, les fées n’ont pu ni se vieillir ni se rajeunir, et toutes sont restées ce qu’elles étaient à ce moment suprême. Ainsi les jeunes sont toujours impétueuses ou riantes, les mûres toujours sérieuses