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Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/23

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ou mélancoliques, les vieilles toujours décrépites ou chagrines. La reine est grande et fraîche, c’est la plus forte, la plus belle, la plus douce et la plus sage des fées ; c’est aussi la plus savante, c’est elle qui jadis a découvert le grand secret de la coupe d’immortalité.


XV

« Trollia, dit-elle, ta colère n’est qu’un bruit inutile. Les hommes valent ce qu’ils valent et sont ce qu’ils sont. Haïr est contraire à toute sagesse. Mais toi, Zilla, tu as été folle d’amener ici cet enfant. Avec quoi le feras-tu vivre ? Ne sais-tu pas qu’il faut qu’il respire et qu’il mange à la manière des hommes ? Lui permettras-tu de tuer les animaux ou de leur disputer l’œuf, le lait et le miel, ou seulement les plantes qui sont leur nourriture ? Ne vois-tu pas qu’avec lui tu fais entrer la mort dans notre sanctuaire ?


XVI

— Reine, répond la jeune fée, la mort ne règne-t-elle donc pas ici comme ailleurs ? Avons-nous