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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/167

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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

— Voyons, citez-m’en une entre autres !

— Ah ! dame, je ne sais ! il en a eu tant ! Il n’aimait pas le bon vin, d’abord. Il en remplissait sa cave, n’invitait presque jamais personne à sa table, et ne buvait que de la piquette. Et puis il a eu le goût des lézards verts, et, pendant deux mois, il fallait lui en apporter tous les jours ; et, dans ce temps-là, il était toujours habillé de vert de la tête aux pieds, prétendant que ses lézards, le voyant de leur couleur, s’apprivoiseraient avec lui. Mais il a fallu y renoncer, les lézards ne s’apprivoisaient pas du tout. Dès qu’il ouvrait leur cage, ils se sauvaient ; la maison en fut remplie, et c’était fort désagréable. Alors M. le marquis s’inventa d’apprivoiser des sauterelles, et ensuite des perroquets verts, qui étaient tout apprivoisés d’avance et qui mangeaient tout aussi bien dans ma main que dans la sienne. C’est ce qui le dégoûta des perroquets ; et pour lors il les fit tous tuer pour étudier leur gosier ; il voulut faire un perroquet parlant, comme M. de Vaucanson, dont il vantait toujours l’habileté, a fait un canard qui mange. Il n’en vint pas à bout et retourna à ses coffres ; mais,