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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/168

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dans ses derniers jours, au lieu d’être abattu et effrayé, il était gai comme un pinson et faisait un tas de questions auxquelles qu’il était impossible de répondre, vu qu’on n’y comprenait goutte.

— Tout cela ne me paraît pas d’un homme sanguinaire, dit la baronne ; mais rien de tout cela ne me paraît d’un homme raisonnable, et voilà que je ne suis pas rassurée du tout, monsieur Labrêche. Vrai, j’y regarderai à deux fois avant de permettre à ma fille de toucher à cet engin diabolique. Je vous assure qu’il y a dans ce château quelque chose comme cela. Ces boiseries qui sont de sanglantes satires, ces peintures du préau où l’on voit des monstres affreux dévorer des gens, ces vilains distiques qui, sous forme de plaisanteries, sont des malédictions et des menaces… Non, non, je ne dormirai pas tranquille ici, et j’aurai de mauvais rêves !

La baronne récompensa généreusement la conversation de Labrêche et se retira dans son appartement pour rêver à l’objet de son ambition maternelle, mais sans fermer sa porte, qui donnait en face de