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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/114

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― Que voulez-vous donc faire ? m’écriai-je, épouvanté de son regard cruellement moqueur.

Mais, avant que j’eusse pu gagner la porte de sa cabine, il tira de son sein la petite boîte de bronze qui ne le quittait jamais, l’ouvrit, et présenta brusquement à mes yeux l’énorme diamant dont l’effet inexplicable m’avait mis en sa puissance. Cette fois, j’en supportai l’éclat, et, malgré l’indicible souffrance que la chaleur de la gemme produisait dans ma tête, je ressentis en même temps je ne sais quelle amère volupté à m’en laisser pénétrer.

― Fort bien, dit Nasias en le replaçant dans la boîte, tu t’y habitues, je le vois, et l’effet devient excellent. Encore deux ou trois épreuves, et tu verras aussi clair dans cette étoile polaire que dans ta pauvre géode d’améthyste. À présent, tes doutes sont dissipés, ta confiance est revenue, et ta touchante sensibilité est convenablement émoussée. N’éprouves-tu pas aussi un certain plaisir à subir cette sorte d’opération magnétique qui te délivre du fardeau de ta vaine raison et du lourd bagage de ta petite science pédagogique ? Allons,