Page:Sand - Narcisse, 1884.djvu/109

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— C’est vrai ! Eh bien, alors ?

— Eh bien, alors, ou il est amoureux de sa bienfaitrice, ou il y a, dans un coin de ce cœur sec, une certaine faculté de comprendre et de chérir une nature d’élite. Peut-être encore l’orgueil d’inspirer de l’intérêt à une personne si haut placée dans l’estime publique y trouve-t-il son compte. Il n’a pas été gâté, probablement de ce côté-là, depuis dix ans de mauvaise compagnie !

— Bah ! bah ! dit Narcisse repoussant les lettres avec humeur, il songe à l’épouser, et, quand il vous a dit qu’elle était trop horrible, il cachait son jeu ! Je gage que sa fortune le tente, et que…

— Attendez, mon ami, lui dis-je, nous allons peut-être savoir à quoi nous en tenir ; voici mademoiselle d’Estorade qui revient vers nous.


V


Elle revint, en effet, et, reprenant son manuscrit, qui n’était pas terminé, elle nous dit :

— Le temps et le courage m’ont manqué pour écrire le reste ; je vais tâcher de vous le raconter.

— Eh bien, non, répondit Narcisse, il ne le faut pas.