Page:Sand - Tamaris.djvu/211

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rade ? Mais qui l’empêchait alors de partir ostensiblement avec nous ? Cette apparition, qui ne surprit et ne troubla que moi, me fit sentir que j’avais toujours des frissons de fièvre.

Je regardai la marquise, qui me parut encore plus émue et plus charmée que mademoiselle Roque. Le retour de Paul, si impatiemment attendu, était-il l’unique cause du rayonnement de son regard ? Tout à coup elle se troubla.

— Docteur, me dit-elle, cela me fait mal de voir votre ami courir sur ces roches glissantes ! S’il tombait avec Paul ! Criez-lui donc de s’arrêter.

Elle oubliait que j’avais encore de la peine à parler et qu’un cri me déchirait la poitrine. Je criai quand même, et je courus au-devant de la Florade. J’étais si essoufflé du moindre effort, que je ne pus dire un mot ; mais je lui fis ralentir le pas avec un geste d’autorité qu’il comprit.

— Est-ce que madame d’Elmeval est par là ? osa-t-il répondre, quoiqu’il la vît fort bien.

Il mit Paul sur ses pieds, et, m’offrant son bras :

— Voyons, mon pauvre camarade, reprit-il avec un aplomb enjoué et affectueux, ça ne va donc pas encore ? C’est un peu loin pour vous, cette promenade ! Et puis il fait chaud !

— C’est Pasquali qui vous a dit où nous étions ?

— Pasquali ? Je l’ai rencontré à Ollioules, où